Mercredi 22 novembre 2017 15 heures, suite à une première rencontre chez sa fille, j’ai rendez vous avec madame Danielle Gérard. Elle m’attend devant son immeuble et me guide vers son appartement. Nous nous dirigeons au fond du couloir, à droite. Dans son hall, le disque d’or de Claude François est bien en vu dans une vitrine ; dans le même espace, un cadre avec deux portraits au fusain : c’est Danielle et son mari qui semblent être protégés par trois poupées en porcelaine. Une petite pendule dorée marque 15h50. Dans le salon, un meuble retient mon attention : c’est une petite étagère vitrine située non loin de la fenêtre dont le volet est à moitié fermé, accrochée au mur et n‘ayant pas bougé depuis fort longtemps. Derrière la vitre à l’intérieur, je découvre des animaux de la savane : des lions, des girafes, des singes... Je suis en Afrique. L’atmosphère qui s’en dégage est chaude, attirante. Dans cet espace, un ordre et une ordonnance du temps s’ouvrent, libérant sur le mur de cette pièce principale une transcription de voyages, d’espérances, de souvenirs. L’ordinaire devient synonyme de transparence, on laisse voir, on donne à voir l’intime et son écho. Une faible couche blanche, grisâtre, semblable au sel, s’est déposée naturellement sur la boiserie telle la neige qui commence à tomber et n’a pas encore recouvert l’écorce de l’arbre : un mélange poivre et sel. Au cœur de ce sauvage paysage rien ne dévoile le passage du temporel, j’y découvre l’amour des animaux et la vie des bêtes féroces avec les graminées en moins. Ce microcosme « fictif » loin du monde équatorial me semble très étonnant. J’étais au cœur de l’appartement de Danielle et pourtant, bien loin, ailleurs. Finalement, juste à droite, un peu plus bas, sur une double étagère posée à même le sol, je peux photographier quelques poupées mystérieuses et, fermant le bas à droite de l’image, une orchidée dans son pot. C’est ma dernière photographie de la journée, il faut partir.